La Chapelle Sainte Marie
La légende :
« C’était au temps des preux. Un capitaine du pays venait de guerroyer au loin, avec une vingtaine de cavaliers qui composaient sa suite. Ayant fait une longue chevauchée, ils étaient exténués de fatigue, et de plus, torturés par une soif dévorante ; car il faisait, cette année là, une extraordinaire sécheresse. Ils avaient parcouru plus de vingt lieues de pays sans trouver d’eau pour se désaltérer.
Le capitaine cependant s’efforçait de relever le courage défaillant de ses soldats : « Ayez patience, mes compagnons, leur disait-il ; voici que nous arrivons au pays du Loys : il ne se peut point que nous n’y trouvions pas un peu d’eau ». vain espoir : le Lay lui-même était à sec. Atterré par cette déception et pris de découragement à son tour, le chevalier, la tête penchée sur sa poitrine, semble un instant s’abandonner à de sombres pensées… Mais tout à coup il se souvient qu’on fête ce jour-là le mystère de l’assomption de Marie : sa foi l’inspire, et, dans un élan d’ardente confiance, il s’écrie : « O Vierge Marie, vous si puissante et si bonne, secourez nous dans notre détresse ! Si vous m’exaucez, je vous fait la loyale promesse d’élever une chapelle en votre honneur, sur le lieu même où nous trouverons à nous désaltérer ».
Or , comme il finissait sa prière, et non loin de là, voici qu’il aperçoit deux petits bergers- fillette et garçon- qui, ayant laissé leur troupeau sur le coteau des Guichelaines, étaient descendus dans le chemin, et s’occupaient à recueillir, dans de minuscules coupes de glands, quelques gouttes d’eau qui suintaient du rocher. A la vue de ces hommes de guerre, les enfants, intimidés et craintifs, se retirent à l’écart pour leur laisser libre passage. Mais à peine le chevalier a-t-il atteint l’endroit d’où ils viennent de se s’éloigner, qu’il entend retentir comme un grand coup dans le roc, et qu’en même temps- ô merveille!- une gerbe d’eau, jaillissant par dessus la tête de son coursier tombé subitement à genoux, vient frapper et baigner son armure…
En un clin d’oeil, tous les cavaliers ont mis pied à terre et se précipitent avidement vers la source miraculeuse… Etant donnée la foi simple et confiante dont s’honoraient les Chrétiens de ce temps, est-il besoin de dire que le peuple des alentours commença aussitôt à se porter vers la fontaine du miracle…
A peu de temps de là, le loyal et reconnaissant chevalier s’empressa d’édifier la chapelle qu’il avait promise à sa céleste bienfaitrice…(extrait de la notice historique de la chapelle).